mardi 23 avril 2013

Histoire du culturalisme

Il y a à faire une histoire, un suivi généalogique, du culturalisme. Et les épisodes de ses rapports (instrumentalisation, alliance, critique...) avec le politique - a prendre également comme relevant d'une histoire.
Les enjeux de ses usages comme repoussoir, ses dénonciations. Pour la faveur de quels opposes, quels plans différenciés par cette opposition, rejet ?

dimanche 21 avril 2013

L'histoire de l'histoire

Après la journée d'étude hier sur Problèmes d'histoire littéraire indienne, cet aperçu, ponctuation / puncture : l'histoire de l'histoire.
Aussi la clarification du plan qui m'intéresse (ceci le mieux des produits de telles séances) : pas l'Inde (et jamais les objets) mais l'histoire des pensées de l'étranger ; des théories de la différence culturelle. L'Inde comme terrain pour explorer leurs développement, leurs croisements et lignes d'opposition. Et histoire.
Efficace critique du poème ; faire agir la perspective poétique.

Par rapport avec P. Rabault : pas un projet d'archéologie, qu'elle-même déroule avec le soin historien et l'attention aux strates de discours - dont j'ai la fringale -, mais un travail théorique (c'est elle qui a raison, et son travail qui est celui nécessaire) : j'y cherche les configurations discursives, pour un travail critique. Pour y repérer les physiques de la critique, dans ses histoires et dans ses possibles pour now. Y hérisser les lignes de différenciation et de luttes, aimer couper sur leur fil quelque chose qui est du vif. Perplexité, un instant, alors : qu'est-ce que c'est que cette visée? En quoi une construction de savoir, et légitime comme pratique universitaire. Mais pourtant cette pression, et l'intention de la suivre et d'y coller. D'y coller l'oreille.

dimanche 14 avril 2013

Agencement / engagement

Prendre la proposition de l'agencement, et ses explorations tous azimuts dans les pratiques de la marginalité contestataire multiples, Mille plateaux de, par Guattari - comme déploiement d'une alternative, comme imagination critique en fringale, du trope de l'engagement, comme répondant en suite de la manière sartrienne aux interpellations des 50s.

Différence / relativisme : tour postmoderne 80s

Dosse, 419 : sur Deleuze et Lyotard (venu de Socialisme ou barbarie ; au moment de L'Economie libidinale, 1974), ensemble à Vincennes et philosophant côte à côte : 'Avec la publication de La Condition postmoderne, la rupture est pourtant consolée : Deleuze ne supportera pas de voir son ami défendre des positions radicalement relativistes et Guattari se guaussera de ce rejet de tout metarecit : 'Plus de vagues, des vogues'.'

Question du rapport critique - rapport d'agencement [agencement, contra engagement] : articule, ou laisse filer, libéralisme de la différence. Derrida dit 'interruption'.

Dosse 429 : sur Rhizome, 1976, comme théorie pragmatique de la lecture - contra un schéma causal et linéaire, un mode de pensée sans point originel ou extrémité finale, 'mais autant de connexions signifiantes. Dans le même temps, ils réussissent à faire en sorte que toute rupture puisse devenir signifiante, en tous points.'
Que la rupture, la bifurcation, le débrayage, soit créateur de sens - spécifiquement agencé, non relativement suspendu. 

Guattari - paradigme ethico-esthétique

Dosse, 405 : 'Guattari y perçoit [dans le changement de paradigme dans l'ensemble des procédures de subjectivation en lien avec les révolutions informatique, robotique, télématique, de l'ingénierie génétique] le passage d'un paradigme technico-scientifique 'à un paradigme ethico-esthétique, c.-à-d. impliquant une responsabilité morale, un engagement micro politique et appelant, à propos de chaque cas concret, de chaque situation particulière, une attitude créative, que je rapporterai au thème générique de la resingularisation des praxis.' L'effet social majeur est une généralisation de la précarité, la fin du travail garanti qui affecte jusqu'aux fonctionnaires des pays développes.'

Texte de 1986, dans le cadre du Réseau Alternative psychiatrie.
Cf Boltanski & Chiapello, critique artiste.

samedi 13 avril 2013

Guattari : l'anti-oedipe, le peuple

"Ce dont avait besoin Mary Barnes [antipsychiatrie, Kingsley Hall, Ronald Laing, 1965s], ce n'était pas d'un plus-de-famille, mais d'un plus-de-société."
Dosse rendant compte de Guattari, dans "Mary Barnes ou l'Oedipe antispychiatrique", Nouvel Obs, 1973 (p. 396).

Pratiques de l'historicité - DG

Dosse regarde ce qui se souligne dans la comparaison entre Deleuze et Foucault (Biographie croisée) : 'Deleuze et Guattari s'appuient [dans Qu'est-ce que la philosophie?] sur Peguy (Clio) pour expliquer qu'il y a deux manières de considérer l'événement. En recueillir l'effectuation dans l'histoire, le conditionnement, et remonter à l'événement, s'installer en lui et passer par toutes les composantes et singularités.' (p. 385)

jeudi 11 avril 2013

Mode critique - Foucault - comment faire

Dans Dosse sur la biographie croisée Deleuze-Guattari, un passage sur le rapport de Deleuze et Foucault. Et sur les pratiques d'intervention intellectuelle des années 70, menées ensemble. Questions pratiquées de l'engagement, donc.
P. 372 : 'Pour nous l'intellectuel théoricien à cessé d'être un sujet, une conscience représentante et représentative.' La démocratisation non de la société ayant permis à chaque catégorie sociale d'exprimer au mieux ses insatisfactions sans avoir besoin des intellectuels (ajoute Dosse). 'Ces derniers doivent se concentrer sur la lutte contre les formes de pouvoir. Il leur appartient de délimiter les foyers de pouvoir et d'en retracer la généalogie.
Foucault : une analytique du pouvoir.

Ces diagnostics, oui. Et appelant leurs analyses, oui. 

dimanche 7 avril 2013

Travail culturel - par l'opéraïsme

Mario Tronti, nous opéraïstes, sorti en traduction par Michel Valensi en février : me remet singulièrement, it's always a jolt, sur le fil de l'histoire des expériences des marxismes critiques des années 60. Ses expériences britanniques, françaises avec les épisodes DG et CERFI (F. Dosse, Biographie croisée), et ici ses pans italiens, dont je n'ai pour connecteurs que les lectures, anglophones, de Gramsci, et ses antécédances dans Machiavel (mis en nouvelle francophonie par JL Fournel et JC Zancarini, 2000).

Tronti fait ici tout un ensemble de choses à la fois, c'est cet assemblage singulier, ce tâtonnement dans l'énonciation, qui intéresse. "Roman de formation [des années soixante en Italie]", où il se sait tendu entre biographie individuelle et biographie de génération. Reconduction des analyses de "que faire" dans la conjoncture, plus ou moins bien lucidement analysée par l'action dans la fin des 60s. Mesure de la comparaison, du champ de différence possible, ici par la simple dimension indiscutable de l'historique, entre époques de la pragmatique théorique du marxisme. De la critique.

Des expressions qu'il fait tomber, des séquences conceptuelles où il voit tomber l'équilibre de la formulation, dans cet après-analyse : "travail culturel", de l'opéraïsme. Alors précisément qu'il s'agit de saisir le "passage" au politique du marxisme d'époque : de l'horizon du Capital, Marx critique de l'économie politique, à celui des Grundrisse, Marx historico-politique.
L'action dans le point de vue ouvrier. L'action comme passage même au point de vue opéraïste.