samedi 15 novembre 2014

Globish et Langlishes

Oui sur les plans de débat autour du Globish, du devenir de la diversité des langues dans le monde, des nouvelles configurations de domination linguistique, des thématiques maintenant travaillées en commonplace du contemporain, il y aussi à ses donne les moyens de ne pas dire n'importe quoi.

Les articulations fines, tranquillement déroulées par l'assurance d'une compréhension large et profonde de la dynamique des langues, présentées par N Ostler, le rappellent, et fournissent des moyens, en plus des informations précises et indispensables.
Sa clé toujours la distinction des intérêts linguistiques, et ses sentiments linguistiques des locuteurs, entre native tongue et lingua franca. Déterminant des capacités à penser les effets de 'Langlishes', et faire des hypothèses quant à l'avenir de l'anglais mondial. (Taglish, Manglish, Singlish, Hinglish...). 

lundi 10 novembre 2014

Décompléter - avec Spivak

Ayant rédigé une demi-page de présentation pour une idée "Mondialités mineures", je me trouve sur le mot "fracturer". Nommant l'agence de la différence des langues, sur "les idéologies et les globalisations".

Je note que je suis finalement proche du fil Spivak, que ses travaux suivent avec l'humeur Derrida, nostalgique et agonistique (agonizing), de la limite ; du jeu de la limite, comme nature de l'action intellectuelle - "education", pour elle, centralement. Avec les formalismes que ça génère, mais ça pousse, tout de même, à la manière d'un on beckettien. Par insistance.
De même, la charge, le poids lancé, de la rethéorisation de la cultural difference chez Bhabha. 

J'en suis à décompléter, soit réarticuler. Couper la parole.
Mais bon de savoir qu'il y a à surveiller les formalismes de ce type. Et aller toujours bien ressourcer à la complexité de l'histoire, par exemple dans N. Ostler sur le devenir de l'anglais lingua franca.

(Ce matin je trouve dans Cusset sur La Décennie : "diagonale", "latéral", connectant avec optimisme les mouvements sociaux réveillés dans le milieu des années 90, en latéral des "idéologues dominants", et leur propre undercutting sous l'étiquette de "pensée unique", avec les intuitions Foucault, Deleuze (et Rancière maintenant) des 70s, citant "Les intellectuels et le pouvoir (entretien), 192 :
face à cette politique globale du pouvoir, on fait des ripostes locales, des contre-feux, des défenses actives, [l'essentiel étant toujours d']"instaurer des liaisons latérales, tout un système de réseaux, de bases populaires.
 Et Rancière dans La Mésentente (1998) : 
la "constitution de sujets spécifiques qui prennent le tort en charge, lui donnent une figure, inventent ses formes et ses noms nouveaux et conduisent son traitement dans un montage spécifique de démonstrations" = lutte politique effectif "pour l'égalité".

JL Amselle, rouge-brun, et culturalisation

Jean-Loup Amselle écouté dans la Suite dans les idées cette semaine, sur la base de son Les nouveaux rouges-bruns. Titré par S Bourmeau, 'la zemmourisation de l'espace public'.

Reprise de la ligne de débat de 2002 (?) sur les nouveaux réacs, sans regard en arrière, soit. Lindenberg faisait déjà ce trope des années 30.

Amselle connecte cette difficulté persistante à penser les alliances étonnantes, procédant de glissements de terrains où des pôles idéologiques étrangers se trouvent rapprochés contre la logique droite/gauche : connecte avec 'le primitivisme' (genèse de la discipline anthropologique, coloniale, et malgré ses générations marxistes - Balandier, E Terray -, toujours et nouvellement primitiviste, avec C Lévi-Strauss en figure clé), connecté lui-même avec le relativisme culturel = postmodernisme, postcolonial.

Il en va bien de la dynamique d'engrenage complexe du culturel avec le politique. Passionnant d'en voir encore les reconfigurations et les brassages, complexité conceptuelle épaisse de sens comme l'anthropologique même. J'en étais déjà à ces termes avec Taguieff / Coetzee. Sans oud :::

Interruption par glitch technique : reprendre par 'les divisions apparues' / Traité de Maastricht, Cusset 188 : glissements de terrain, clivages, lignes de front, recompositions, (dynamique différentielle du sens en politique, speech acts à efficace politique). 

Il s'agit des mouvements sociaux, mobile, mob. Des mouvements du social, plasticité
anthropologique, qu'il revient au penseur de suivre, analyser, articuler, dans ses effets d'inédit.
Cf Robert Castel : Métamorphoses de la question sociale, 1995 ?

jeudi 6 novembre 2014

1980s - vue de F. Cusset

Juste au vol juste un filet, alors que des courants entiers d'annotations à faire sur La Décennie de F. Cusset (fil principal : les processus de culturalisation, de Lang au républicanisme anti-voile, de l'ouvrier à l'immigré, etc.), cette touche, 168 : 
le peuple, lui - non pas les citoyens ou les électeurs, mais la multitude imprévisible ...
Peuple comme 3ème refoulé hantant 1990, avec les spectres de Marx et de Vichy, qui revient sous ses formes toujours inattendues : ses in-formes. "Multitude" écrit en 2006 signale aussi un point de vue. Termes évolués du débat, dont il y a à suivre le parcours fin.

Et peuple en distinction de "citoyen" (contre le républicanisme dur qui s'érige dans la Loi référent, droits de l'homme etc. de l'anti-totalitarisme, entre autres ; de l'anti-tribu et bientôt -communautarisme), et de "électeurs" (contre la démocratie comme triomphe et état final de l'histoire, sans parler des jeux politiciens dans un paysage où gauche et droite et centrismes se diluent l'un dans l'autre, tandis que la gauche s'écartèle en factions personnalisées, pour ne parler que d'elle).
 

lundi 3 novembre 2014

Culturé / culturant

Castoriadis's 'institué / instituant', qu'il faudrait faire l'effort (mais le résultat sera mince en apprentissage, même si pas attendu, il y a bien quelque chose à préciser, et qui sera déterminant) de mettre en regard de la culturologie de l'institution de Benveniste, sur la base - mais encore non identique - de la notion d'institution humaine de Saussure.
De cet institué / instituant, qu'il fait fonctionner pour observer les dynamiques de la création et de l'imaginaire 'radical', prolonger avec culturé / culturant. Le concept y est même s'il faudra prendre soin d'une formulation, moins grossière.
A partir de la peut-être moins besoin des exercices exténuants expliquant les détachements de l'ontologie, etc. 

samedi 1 novembre 2014

Théorie, connaissance : âges, blocs, de savoir-hégémonie

Quelque chose qui peut se dessiner entre ces temps : le scientifique à la connaissance, mais plus tranchant plus pénétrant : la théorie à la connaissance. Ici, des termes homogènes - ou simplement plus proches dans l'histoire, et donc on est mieux en mesure de comprendre les transitions de l'un à l'autre -, indiquant chacun un nouage entre conception sociale du savoir et un état d'hégémonie.

L'envie de concevoir un séminaire de master "B-A-BA de théorie littéraire" (par asphyxie due à sa disparition tranquille - comment se crée une ignorance), que je vois morpher en idée de comprendre la séquence - et la nature du fil historique qui relie en séparant, en différenciant - de la "théorie littéraire"(qui étiquette toute une époque, et qui m'apparaît en évidence nette ces derniers temps comme curieusement détachée de son contrepoids pourtant constitutif, du cadre marxiste de la notion même de théorie), à la connaissance as in "société de".

Lisant Cusset sur La Décennie, ayant fini de lire Dosse sur Castoriadis qui me laisse une impression finalement peu sympathique, prévoyant d'entrer à nouveau dans Mattelart, sur l'utopie planétaire.
Continuant à batailler pour faire tenir la perspective des savoirs, contre celle toujours reformée des objets.